En milieu d'après-midi, près de 120 producteurs de lait de brebis d'ELB ont investi les rayons de l'hypermarché Carrefour d'Anglet pour expliquer aux consommateurs quels sont les fromages qui sont liés au terroir et ceux qui n'offrent aucune garantie d'être fabriqués avec du lait produit en Pays Basque ou Béarn. Quelques heures plus tôt, les paysans avaient mis un terme à l'occupation de la fromagerie Onetik de Macaye qu'ils occupaient depuis mercredi midi après un jour et demi passé à la fromagerie Agour d'Hélette. Les producteurs ont d'ailleurs expliqué aux clients du supermarché l'actualité des jours précédents et notamment le fait que certaines laiteries (Agour, Onetik, 3A, Chaumes) veulent augmenter les achats de lait de brebis importé (25% moins cher que notre lait) alors que dans le même temps, ils refusent de collecter une partie des producteurs locaux (les 84 producteurs de la CLPB).
"Consommateurs, ouvrez l'oeil ! Le seul fromage qui est garant de la pérennité des fermes du Pays Basque, qui est soumis à un cahier des charges contrôlé, qui ne ment pas au consommateur est l'AOP Ossau Iraty", ont averti les producteurs.
Ils ont rappelé que leur action a pour but de défendre l'avenir des 1700 fermes productrices de lait de brebis qui assurent le maintien du tissu social en milieu rural et l'entretien du paysage et des espaces montagnards. "Ce qui se passe aujourd'hui dépasse le simple enjeu agricole. En choisissant bien son fromage, le consommateur devient un acteur incontournable du maintien de la vie rurale", a expliqué ELB.
Un tract montrant les étiquettes d'un certain nombre de fromages AOP Ossau Iraty et d'un certain nombre d'autres dont l'origine du lait n'est pas identifiée ont été distribués aux clients. Pendant ce temps, une dégustation de fromages de la CLPB a été organisée à l'extérieur du magasin. La Coopérative Laitière du Pays Basque a rappelé que les autres laiteries ne veulent pas acheter le lait de ses 84 producteurs de lait de brebis tandis que dans le même temps elles souhaitent importer davantage de lait venant de l'extérieur de la zone.
Après avoir levé le siège de la laiterie Onetik, ELB a réitéré sa demande au sous-préfet d'organiser en urgence une réunion de l'Interprofession. "Jusqu'ici, le sous-préfet et les laiteries prétextaient ne pas pouvoir accepter une réunion tant que durait le blocage. Plus rien n'est occupé et pourtant la situation n'a pas évolué d'un pouce aujourd'hui. On voit bien qui est responsable du blocage des discussions", asouligné Xabi Lopepe, responsable ovin d'ELB.